Le 18 et 19 juin, les forces de l’ordre sont mobilisées pour interpeller les ressortissants étrangers en situation irrégulière. Largement contestée, cette mesure prise par le ministre de l’Intérieur a pour but de mettre un terme à l’immigration clandestine par le biais de contrôles dans des lieux stratégiques. Lumière sur ce que risquent les sans-papiers.
4 000 forces de l’ordre déployées contre les sans-papiers
Les 18 et 19 juin, la France a déployé 4 000 agents des forces de l’ordre, mobilisés sur l’ensemble du territoire pour procéder à des contrôles ciblés. Policiers, gendarmes, douaniers et militaires ont été réquisitionnés dans le cadre d’une vaste opération, orchestrée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
L’objectif est de traquer puis d’interpeller les personnes en situation irrégulière, afin de renforcer la lutte contre l’immigration clandestine. Cette démonstration de force vise à marquer un tournant dans la gestion des flux migratoires, quitte à adopter une politique sécuritaire assumée, mais largement contestée.
Des lieux stratégiques pris pour cible par les autorités policières
Pour optimiser l’efficacité de cette opération, les autorités ont concentré leurs efforts sur des points stratégiques du territoire. Les gares ferroviaires, les gares routières, les bus interurbains, mais aussi les trains qui desservent les grandes métropoles et les frontières avec les pays voisins seront contrôlés.
Ce quadrillage vise à anticiper les déplacements et à limiter les possibilités de passage pour les sans-papiers. Les préfets ont reçu des consignes précises pour intensifier les vérifications dans ces espaces de transit, considérés comme des zones à risques en matière de circulation clandestine.
Deux journées pour interpeller un maximum de ressortissants étrangers en situation irrégulière
Cette opération coup de poing, limitée à 48 heures, a pour ambition de frapper fort et vite. Durant ces deux journées, les contrôles se sont multipliés, avec pour but d’identifier et de placer en rétention puis d’expulser le plus grand nombre possible d’étrangers sans papiers. Selon le ministre, cette mobilisation s’inscrit dans une logique de fermeté, avec un message clair : la France entend reprendre la main sur ses frontières et envoyer un signal dissuasif à ceux qui tentent de s’y installer sans autorisation.
Les sans-papiers dans le viseur du ministre de l’Intérieur
Depuis sa prise de fonction, Bruno Retailleau a fait de la lutte contre l’immigration illégale un axe majeur de sa politique. Multipliant les annonces et les mesures, il entend incarner une ligne dure, à rebours d’une société multiculturelle qu’il critique ouvertement.
Cette opération contre les sans-papiers s’ajoute à une série de lois restrictives, dont la dernière en date durcit les conditions de régularisation et privilégie les travailleurs dans les secteurs en tension. Le ministre assure une volonté de « fermer la porte » aux clandestins, et affiche sa détermination à réduire le nombre de personnes en situation irrégulière sur le sol français.
47 000 interpellations menées depuis le début de l’année
L’opération des 18 et 19 juin s’inscrit dans une dynamique déjà bien engagée : depuis janvier, les services de l’État revendiquent 47 000 interpellations de personnes sans papiers. Ce chiffre, en hausse de 28 % par rapport à l’an dernier, témoigne d’une intensification des contrôles et d’une volonté de montrer des résultats concrets. Les autorités mettent en avant ces statistiques pour justifier la poursuite de leur action, tout en préparant l’opinion à de nouvelles mesures pour 2025.
Une mesure contestée et jugée discriminatoire par la gauche
Si le gouvernement assume pleinement cette politique de fermeté, elle suscite une vive opposition à gauche et parmi les associations de défense des droits des étrangers. Syndicats, ONG et élus dénoncent une « chasse aux migrants » qui, selon eux, s’apparente à une stigmatisation des plus vulnérables.
Plusieurs voix s’élèvent pour mettre en garde contre les dérives discriminatoires de ces contrôles massifs, en évoquant le risque d’amalgames et d’atteintes aux libertés fondamentales. Pour beaucoup, cette opération marque une escalade inquiétante dans la gestion de la question migratoire, avec des conséquences humaines lourdes pour les personnes visées.